15-03-2015, 07:21 PM
(Modification du message : 15-03-2015, 07:27 PM par Sephi-Chan.)
(15-03-2015, 05:55 PM)Xenos a écrit : Est-ce qu'on est d'accord sur au moins un point: Si la communauté me fourni de quoi vivre, alors je devrais lui fournir quelque chose en retour qu'elle estimera être de la même valeur que ce qu'elle m'a donné?
Le principe du revenu de base est qu'il est inconditionnel une fois acquis (disons à la majorité). L'état verse mensuellement une somme. On compte seulement sur le fait que des gens voudront complémenter ce revenu de base en exerçant des tas de métiers rémunérés et indispensables à tous (transports, production de nourriture, production de loisirs, etc.).
Dans le cas d'une entreprise, j'accepte d'exercer un métier si le salaire et les conditions de travail me conviennent.
Dans le cas d'une communauté de personnes (je ne sais pas comment mieux le décrire), l'équivalence des échanges est plus subjective (ce que tu soulignes avec le verbe estimer): le but est simplement que chacun s'y retrouve. Parfois on donne plus que l'autre ne rend ou inversement, parfois l'autre ne rend rien, ou bien il rend plus tard.
(15-03-2015, 05:55 PM)Xenos a écrit : Ben, oui mais l'entreprise ne produit pas à partir de rien; ce n'est jamais qu'un regroupement de salariés, donc sur le fond, taxer l'entreprise reviendra à taxer le salarié qui y travaille... Une entreprise n'est pas une fontaine miraculeuse d'où coule l'argent à flots. Si tu préfères, remplace "personne" par "groupe de personne" dans l'explication précédente sur V*N.
Les employés de l'entreprise produisent, l'entreprise vend et engrange des bénéfices (taxés par l'état pour renflouer et redistribuer). Pourquoi est-ce que ça revient à taxer le salarié ?
Pour la taxe sur les transactions financières, pourquoi pas oui, ce n'est qu'élargir la TVA en un sens (sauf s'il s'agit de taxer non pas la plus-value, mais la transaction elle-même).
(15-03-2015, 05:55 PM)Xenos a écrit : • Ca fait pas un peu "ouais, y fait chier l'autre, y fait des trucs sans trop en demander en retour" ?!
J'ai pas compris. Aujourd'hui beaucoup d'emplois sont merdiques, simplement parce que le plein emploi est impossible, que les gens ont besoin d'argent pour vivre dignement, et l'employeur trouvera toujours quelqu'un suffisamment dans la mouise pour accepter n'importe quelle condition. La négociation n'est pas équilibrée du tout.
(15-03-2015, 05:55 PM)Xenos a écrit : • Si je réduis mon temps de travail, je réduis aussi ce que je demande à la communauté. Sinon, j'en demande plus à la communauté que je ne lui en fourni (et l'argent est un moyen de s'assurer de cet équilibre).
Pourquoi réduire si tout le monde continue de s'y retrouver avec le travail que je fournis ? C'est à détailler selon les professions, mais comme je le disais plus tôt, je sais que la valeur ou l'utilité du travail produit n'évolue pas linéairement selon le temps qu'on y passe. Je préfère raisonner en objectifs (établi par les 2 parties) qu'en temps de travail.
(15-03-2015, 05:55 PM)Xenos a écrit : • Là, je ne vois vraiment pas le rapport.
Les bassins d'emplois sont les (plus ou moins) grandes villes : de grands nœuds qui forment entre eux un réseau en étoile. Une grande partie de la population des banlieues de ces grandes villes s'y rend la journée et en revient le soir, laissant la ville presque déserte jusqu'à la sortie des écoles (j'ai vécu mes 24 premières années dans l'une de ces villes de la banlieue Sud-Est de Paris). Même sanction pour les villages de campagne sans attrait pour l'emploi, tout aussi déserts en journée (quand ce n'est pas tout le temps, notamment dans les régions sinistrées depuis la fermeture des mines, dans les Cévennes par exemple).
Si moins de monde émigrait en ville pendant la journée, la vie locale serait bien plus riche. Exemple : les marchés dans les villages en semaine (là où je suis c'est le Jeudi matin) : il n'y a que les retraités (ou les chômeurs et télé-travailleurs ), forcément les actifs sont parti travailler en ville. Avec plus d'échanges et de rencontres entre les habitants la vile locale deviendrait plus riche : on papote, on se tient au courant de ce qui se fait dans le coin, on apprend qui a besoin de quoi, etc. En somme, on passerait à un maillage plus dense (avec de plus petits nœuds).
(15-03-2015, 05:55 PM)Xenos a écrit : • Si la communauté estime l'innovation comme prometteuse, elle supportera le créateur (et inversement). Donc si la communauté s'en fout, le créateur aura du mal à lui faire cracher de quoi faire vivre.
Beaucoup de gens qui voudraient entreprendre (que ce soit innovant ou non) ne se lancent pas parce qu'ils ont besoin de temps pour développer une idée. Un revenu de base permet de prendre ce temps sans craindre pour sa survie. Ça ouvrirait en plus la voie à des petites affaires qui n'ont pas besoin d'être rentables, qui apporte un complément au revenu de base, réduisant le travail au noir et contribuant à rendre à l'état (via la taxe).
(15-03-2015, 05:55 PM)Xenos a écrit : • Cela n'a aucun rapport avec le modèle économique. Si la majorité choisie de bouffer de la merde, alors l'offre sera majoritairement merdique. Ne tient qu'à soi de choisir si on préfère un produit qui a nécessité plus d'effort (type produit artisanal) ou de l'industriel vite-fait. Après, ou bien on paye l'artisan parce qu'on trouve que cuisiner c'est chiant et on est capable de fournir autre chose de valorisé par la communauté (dont l'artisan fait partie), ou bien on se farcit la cuisine.
La majorité mange de la merde parce que c'est parfois moins cher (perso j'hallucine en voyant le prix de pas mal d'aliments transformés), ou parce que ça prend plus de temps de passer par des circuits courts (producteurs locaux, responsables). Bien sûr, il est plus difficile de se tenir au courant de l'existence de ces canaux de distribution alternatifs (AMAP, La ruche qui dit oui, etc.) quand on va bosser en ville tous les jours : c'est plus facile avec du temps libre et des échanges entre habitants.