19-03-2009, 08:30 PM
Drôle d'initiative. J'ai du mal à en comprendre la pertinence... En effet, le postulat de départ des "penseurs" de l'ortograf altêrnativ est trop simpliste : l'orthographe n'est qu'une norme inutile qui n'est plus en rapport avec la prononciation de la langue.
Pourtant l'orthographe n'est pas toujours inutile :
Un mot n'est pas qu'un ensemble de lettres, c'est aussi un moyen d'écrire un concept qui fait partie d'une famille de mots plus larges. Connaître l'orthographe d'un mot simple permet de deviner le sens d'un mot nouveau rencontré au détour d'un texte. Par exemple, imaginons que quelqu'un connaît le mot dent et qu'il découvre un mot nouveau pour lui : dentition. En retrouvant la racine dent, il saura que le mot dentition se rapporte aux dents. Par contre, si il rencontre un autre mot inconnu pour lui (imaginons danseur), il saura que ce nouveau mot ne se rapporte pas aux dents.
A contrario, si il n'a toujours lu que dan, il ne pourra pas retrouver le sens de dantision par analogie puisque danser et tous les mots commençant pas dan s'écrivent pareil . Ce "sous-orthographe" ne tient absolument pas compte du travail intellectuel qui s'opère lors de la découverte de mots nouveaux (et que l'orthographe facilite dans bien des cas). Le risque est donc de limiter le lecteur utilisant l'orthographe alternative à la compréhension des seuls mots qu'il connais à l'oral.
En outre, certains homophones ont justement une orthographe différente pour les différencier A L'ECRIT. Tout le monde comprend la différence qui existe entre ces deux phrases : "J'aime les seins" et "J'aime les saints". Qui saurait dire quel sens je donne lorsque j'écris "J'êm lê sin" ?
Autre exemple : "Tu veux bien me donner l'adresse du bar où tu vas boire un coup ?" n'a pas le même sens que "Tu veux bien me donner l'adresse du bar ou tu vas boire un coup ?".
A terme, un appauvrissement du vocabulaire pour régler les problèmes d'homophonie ou bien la création de nouvelles règles pour corriger les carences de ce sous-orthographe ?
Je ne vais pas détailler les situations où l'orthographe donne au lecteur des infos sur le rôle d'un mot dans la phrase et en facilite la compréhension mais les exemples sont nombreux.
Bref, même si j'admets volontiers les incohérences de l'orthographe dans certains cas, cette sous-langue écrite ne peut que contribuer à l'appauvrissement du vocabulaire et à des difficultés de compréhension de la langue écrite.
Enfin, cette nouvelle manière d'écrire suppose que le lecteur parle quasiment couramment la langue orale pour comprendre le sens écrit.
Bref, je trouve impressionnant de voir ce genre de truc sur un site administratif.
Désolé, c'est le prof qui parle
Pourtant l'orthographe n'est pas toujours inutile :
Un mot n'est pas qu'un ensemble de lettres, c'est aussi un moyen d'écrire un concept qui fait partie d'une famille de mots plus larges. Connaître l'orthographe d'un mot simple permet de deviner le sens d'un mot nouveau rencontré au détour d'un texte. Par exemple, imaginons que quelqu'un connaît le mot dent et qu'il découvre un mot nouveau pour lui : dentition. En retrouvant la racine dent, il saura que le mot dentition se rapporte aux dents. Par contre, si il rencontre un autre mot inconnu pour lui (imaginons danseur), il saura que ce nouveau mot ne se rapporte pas aux dents.
A contrario, si il n'a toujours lu que dan, il ne pourra pas retrouver le sens de dantision par analogie puisque danser et tous les mots commençant pas dan s'écrivent pareil . Ce "sous-orthographe" ne tient absolument pas compte du travail intellectuel qui s'opère lors de la découverte de mots nouveaux (et que l'orthographe facilite dans bien des cas). Le risque est donc de limiter le lecteur utilisant l'orthographe alternative à la compréhension des seuls mots qu'il connais à l'oral.
En outre, certains homophones ont justement une orthographe différente pour les différencier A L'ECRIT. Tout le monde comprend la différence qui existe entre ces deux phrases : "J'aime les seins" et "J'aime les saints". Qui saurait dire quel sens je donne lorsque j'écris "J'êm lê sin" ?
Autre exemple : "Tu veux bien me donner l'adresse du bar où tu vas boire un coup ?" n'a pas le même sens que "Tu veux bien me donner l'adresse du bar ou tu vas boire un coup ?".
A terme, un appauvrissement du vocabulaire pour régler les problèmes d'homophonie ou bien la création de nouvelles règles pour corriger les carences de ce sous-orthographe ?
Je ne vais pas détailler les situations où l'orthographe donne au lecteur des infos sur le rôle d'un mot dans la phrase et en facilite la compréhension mais les exemples sont nombreux.
Bref, même si j'admets volontiers les incohérences de l'orthographe dans certains cas, cette sous-langue écrite ne peut que contribuer à l'appauvrissement du vocabulaire et à des difficultés de compréhension de la langue écrite.
Enfin, cette nouvelle manière d'écrire suppose que le lecteur parle quasiment couramment la langue orale pour comprendre le sens écrit.
Bref, je trouve impressionnant de voir ce genre de truc sur un site administratif.
Désolé, c'est le prof qui parle