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Culture française - keke - 21-02-2012
Bonjour,
Je ne sais pas si c'est ma paternité qui me pousse à lire ce type d'article ... mais dans le genre, je trouve cet article bien construit :
http://www.lemonde.fr/m/article/2012/02/17/les-bienfaits-de-l-education-a-la-baguette_1644288_1575563.html
En tous les cas, comme on peut parler de tout et n'importe quoi, pourquoi ne pas parler d'éducation et de culture ... choses qui sont si rarement repris dans les jeux vidéos.
kéké
RE: Culture française - Globe - 27-02-2012
Alors là on touche un sujet qui me tiens à coeur
Pour le petite histoire, ma mère est américaine et nous sommes venus nous installer en France (depuis la Côte d'Ivoire) quand j'avais 1 an. Et d'après mon expérience tout ce qui est dit dans l'article est assez vrai.
Alors grandir avec une mère américaine, un père français et une éducation "à la française" c'est pas toujours facile. Le coté ouvert des américains est ressorti tout de suite, mais pas seulement du point de vue positif que souligne l'article, ma mère à toujours été un peu trop alaise en société à mon goût, du genre à pas hésiter à faire une scène en public ce qui m'a souvent valu des joues rouges et une mine embarrassée. Mais je me rappelle très bien de l'intérêt qu'elle portait à rencontrer les parents des amis chez qui j'étais et ce qui me vaut aujourd'hui de toujours être très proche de mes amis d'enfance (si nos parents deviennent amis, ils continuent de se voir et donc nous de nous voir, l'affinité entre les parents étant plus "rationelle" l'amitié entre les enfants passe plus facilement le cap de la croissance à mon avis). Point positif = J'étais donc ami avec des gens qui me ressemblait et donc en grandissant nous ne nous sommes pas séparés (même si dès mes 5 ans nous avons été séparés de 200km à cause de mon déménagement).
Ensuite cette question d'encouragement, qui je trouve est très importante puisque depuis des années je me plains de l'opposé. Je ne met pas l'encouragement des enfants sur un piédestal, mais je suis choqué par la mentalité du découragement qu'on trouve en France depuis mon plus jeune âge. Certains enfants ont besoin de renforcement positif, d'autres de renforcement négatif, en France on ne trouve que le négatif : "Mais qu'est ce qu'on va faire de toi ?", "Tu pourrais faire beaucoup mieux", "Tu vas rater ta vie". Des phrases que des enseignants m'ont dites depuis mon plus jeune âge. Étais-je un mauvais élève ? Ou un élève turbulent ? Non pas du tout, de la primaire à la fin du collège mes notes allaient entre le A et le 16/20. Au lycée mis à part un passage à vide en seconde entre le 14/20 et le 17. Pourtant avec 17 de moyenne de terminale, une mention Très bien au bac, les remarques des professeurs consistaient toujours de l'avertissement travail. Chose qui frise le ridicule non ?
En dehors du milieu scolaire, la monitrice d'auto école, chargée de m'enseigner la conduite, qui enchaînait critique sur critique et qui à fait pleurer toutes mes amies, et moi qui ai du quitter son véhicule en cours de session sous la colère.
Aujourd'hui étudiant, j'ai un job pour financer mes études, équipier dans un restaurant américain, on à beau être exploité c'est agréable de ressentir la philosophie américaine, quand on travaille bien on est complimenté !!! L'un des plus grands chocs de ma vie. Au bout de 6 mois on insiste déjà pour que monte en grade (ça ne m'intéresse pas du tout) mais je trouve que c'est plus ou moins à l'opposé de la vision française qui est très restrictive au niveau des promotions.
Loin de dire que le système américain est le meilleur, je critique fortement cet aspect de l'éducation française, la dégradation morale constante, le "Fais pas ci, fais pas ça" de Dutronc. Cette critique vient du simple fait que lorsque je me fait rembarrer je me braque, au contraire de l'effet escompté. Après chaque enfant est différent et à besoin de choses différentes, mais je pense qu'il faut trouver un équilibre, mon professeur de collège qui me dis que je ne ferais jamais rien de ma vie, je trouve que ça frise le harcèlement moral.
De là je vois toute la société française qui est régie comme par un manuel, on apprend ce qui est écrit dans les livres (il est très rare d'avoir un dialogue constructif entre professeurs et élève avant les derniers niveaux d'études. L'élève est en position de soumission absolue, on ne s'assoit pas avant le professeur, on le vouvoie. Le grand choc pour de nombreux camarades de classe à été notre échange avec un lycée de Boston, les élèves rigolaient avec leur prof, discutaient... C'est pareil au travail, ça change beaucoup ces dernières années mais je trouve que le dialogue détendu entre un employé et un patron est bien plus improbable en France.
L'avantage en France, c'est qu'on sait qui est le patron, on respecte ses parents, l'autorité, ce qui nous rend plus dociles sur bien des points, comme toujours je pense qu'il faut un équilibre. Appeler ses parents "Père" et "Mère" ça me parait excessif, autant que cette éducation un peu trop imperméable. Je le vois au jour le jour avec mon amie et son frère. Le frère étant "maniaque" par éducation, on voit très bien que c'est hors de son caractère de vouloir que tout soit nickel toujours, mais la laisse des parents était si tendue qu'il est hors de question que le laptop de ma copine reste sur la table, elle doit le ranger. Ils en arrivent à des comportements illogiques tous deux, on leur à bourré le crâne avec certaines idées qui ont du mal à disparaître. Comme beaucoup de gens qui pètent un cable quand une lumière reste allumée mais qui laissent le chauffage tourner H24, chez eux on leur à gueulé dessus pour pas gaspiller d'électricité avec les lumières mais comme les parents s'occupaient du chauffage, eh bien ils n'ont pas le réflexe de l'éteindre, ils ne font que ce qu'on leur à enseigné. C'est un exemple idiot mais qui illustre bien l'étanchéité de l'éducation française à mes yeux.
On le voit dans les affaires aussi, l'esprit d'entreprise, le "YES YOU CAN" américain comparé au coté frileux des français, ce coté "protecteur".
Enfin voilà un peu mon point de vue dans un poste pas du tout construit.